Mutuel de l’Argent

glycine

le but ?

pour qui ?

critères : les besoins et les ressources ?

projet détaché

bénéfacteurs?

société du don

ce que l’on apporte, ce dont on a besoin

engagement

acheter un sac de patates

contribuer au fisc ?

acheter à prix libre avec l’argent donné

le mutuel – c’est qui le groupe ?

Qu’est-ce qui se passerait si un mécène contribuait tout d’un coup une grande somme d’argent ?

fonction : accueil-orientation-promotion – inclusivité – quelle périodicité pour les réunions ?

Il y a souvent des anomalies dans le fonctionnement réel de ces groupes.

 

la suite

Par exemple, dans la mesure que le groupe n’est pas là pour dépanner, mais plutôt comme supplément de revenu régulier entre membres, il n’accommode guère les plus précaires, qui sont souvent des gens sans logement, suite à des crises, qui ne peuvent pas attendre et qui ne peuvent pas être là chaque mois. Où est-ce que l'on met la barre ?

S’il y a imprécision sur les usages et les montants considérés légitimes, que cette « légitimité » soit arbitrée par chacun ou par des mécanismes différentes, il peut y avoir le contraire d’un effet redistributif envers ceux qui ont le moins d’argent. Si les grands besoins en argent des uns prennent le gros de l’argent disponible, les moindres besoins des autres seront moins pris en compte. Si l’excès s’en va dans une autre boîte, d’urgence, un genre d’« out-sourcing », ce manque de gestion est un choix gestionnaire.

Le cumul de ces effets d’une entité volontariste et libre aura sans doute tendance à favoriser le pouvoir décisionnaire de ceux qui ont de l’argent, grosso modo.

On peut penser à des analogies – le « property-owning democracy » britannique est une démocratie où les premiers ayants droits de vote sont ceux qui ont des propriétés terrestres d’une taille qui dépasse un certain seuil. Actuellement, le droit de vote existe dans les démocraties représentatives occidentales pour les « citoyens », selon leur « domicile ». On est cependant d’accord que ce n’est pas parce qu’on est plus riche qu’on a plus de droit de voter sur la distribution des richesses du pays.

lichen trou

Ce n’est pas vraiment le cas de ce mutuel d’argent. On m’a dit à quelques reprises que ce n’était peut-être pas pour moi – mais dans ce cas, quelle serait l’effet réellement redistributif du mutuel – il favoriserait plutôt ceux qui ont de l’argent, bien que ce soit peu ou par à coups.

Il y a aussi cette chose intéressante avec l’argent – si tu n’en as vraiment pas, pendant des longues périodes, ce n’est pas la peine de t’en demander, tu es en dehors de l’économie monétaire. Si tu en as un peu, on peut venir te le taxer, même si tes choix sur son usage sont contraints, il existe.

Un mutuel qui te donne de l’argent, mais pas assez, peut simplement servir de prétexte pour tes créditeurs d’en exiger.

Le fait de créer un mutuel de l’argent qui ne s’occupe que de l’argent n’est pas du tout neutre, il est une décision qui touche à plusieurs domaines voisins. Par exemple, un « vrai pauvre », en termes absolus cherchera à maximiser l’efficacité de l’argent qu’il utilise, il peut par exemple acheter des grands sacs de patates à moindre prix pour les redistribuer, il peut reconnaître et utiliser les talents, capacités et disponibilités des gens comme ressources, à statut égal avec l’argent, rendant l’argent bien moins central ou son utilisation beaucoup plus efficace, pour subvenir aux premières nécessités qui sont déjà pris en charge autrement.

Il serait aussi absurde de ne pas prendre ces facteurs en considération que de ne pas considérer la praticité d’une société intrahumaine, sans moyens de transport et communication numériques et motorisées, lorsqu’on décide de diminuer ou de redistribuer l’usage des véhicules ou de l’internet.

Peut-être il n’y en a même pas besoin, finalement, de l’argent – mais simplement des humains – ce qui augmenterait considérablement la force relative des plus démunis et des humains en général. Si l’objet était de les rendre moins démunis, en leur redistribuant de l’argent, mais que l’argent manquait – étant dans les mains de décisionnaires plus riches, l’effet redistributif serait contre-productif, régressif socialement.

Une moindre dépendance sur l’argent serait, à ce moment-là, l’effet recherché – est-ce que des mutuels de l’argent peuvent vraiment contribuer à cette moindre dépendance ? Si elles excluent ceux qui n’ont presque aucune dépendance sur l’argent, est-ce socialement progressif ? Un mutuel de l’argent qui ne s’adresse pas à cette population accentue le faveur accordé à l’argent, à ceux qui l’ont.

Des collectifs où certains apportent de l’argent et d’autres leurs efforts directs peut fonctionner, mais rarement à faveur des plus démunis d’argent, justement parce que l’argent court libre et ils y sont attelés.