mardi 20 décembre 2022

Chambre d’heureux

C’est un endroit de réflexion pointue sur la mise en œuvre d’une infrastructure qui facilite la vie en mouvement.

1. tu peux occuper le même espace de manière plus efficace, mais pas en même temps

2. Pour ce faire, il faut une certaine coordination

Si l’on devait commencer quelque part, ce serait par la sensibilisation des gens à leurs propres habitudes. Une habitude, c’est souvent tellement fort en nous qu’elle prend le dessus sur la raison – ce que peu de gens ont la volonté d’admettre.

Exemple

Ils ont faim – s’ils sont loin de la maison ils commencent à chercher un magasin où ils peuvent se procurer de quoi manger. S’il n’y a pas de magasin, ils ne se sentent pas en sécurité. Ils vont essayer de porter sur eux tout le nécessaire. Un véhicule paraît très utile, à ce moment-là – et l’argent, une nécessité.

La vogue du nomadisme en camion est une tentative de maintenir la bulle sécuritaire autour de soi, même quand on bouge. Cela distancie considérablement la nécessaire altérité dans nos vies, jusqu’au point où un nomade peut devenir moins adaptable qu’un sédentaire – moins « mobile » ou « flexible », on pourrait dire. Ce n’est pas un vraie nomadisme.

Disons que ceux qui dépendent de notre dépendance sur l’argent et l’essence ne seront pas très motivés à changer cette manière de penser et de faire. Les camions et les caravanes, ça passe, tandis que les cabanes de passage, les potagers et les provisions sur place, beaucoup moins, sauf en haute montagne, où les réseaux de refuges publiques restent ouverts et où, très souvent, on laisse des approvisionnements pour les autres, pour remplacer ce qu’on a soi-même consommé.

Firefox

Je viens d’apprendre l’origine de ce mot, tel qu’il a été adopté par le navigateur web, appelé maintenant « Mozilla Firefox ». C’est l’idée de l’interface direct cerveau-machine (1974 - cf. la coiffe d'Arthur C. Clarke).

Elle n’est pas si anodine.

Chaque « interface » nouvelle crée un court-circuit, concurrence une méthode ancienne, rajoute à la charge cognitive une dimension nouvelle.

C’est comme un social surdimensionné.

Le soi-disant « social » est un attribut de l’intelligence proprioceptive. Cette dernière est une manière de dire « feedback loop » ou « boucle de rétroaction ».

Association

Dans ces boucles, il y a ambivalence entre « sujet » et « objet ».

On a recours au mot « association ». On dit aussi « cause n’égale pas corrélation », bien que l’intelligence ne fait pas nécessairement la distinction – il travaille avec ce qu’on lui donne.

Disons qu’on peut être motivé à établir des chaînes de causalité – ce sont des réconforts, des ressorts cognitifs. Défaut de mieux, pour obtenir satisfaction, on se replie sur l’association, sans plus.

La co-location, la co-localisation, étant impossibles, s’enchaînent dans l’espace-temps, ou en bougeant, ou en attendant son tour, c’est un peu (et même plus qu’un peu) la même chose.

Le réductionnisme est une tentative de ne traiter que d’une chaîne ou un nombre réduit de causes à effets. En général, on peut dire que c’est un simplisme, les faits extérieurs ne l’étant pas vraiment (tout bouge ou peut bouger). Parler d’une économie prédiquée sur la croissance est un exemple de ce genre de fausse logique, simplisme ou sophisme. On externalise la décroissance, on externalise le mal, ce n’est pas pour autant qu’ils cessent d’exister.

Un exosquelette ou prothèse (un instrument ou outil) passe par la proprioception, qui passe par les sens avec lesquels on est né et on a vécu, avec le corps avec lequel on est né, avec lequel on a vécu.

L’interface cerveau-machine est un court-circuit de cette série de mécanismes. Il n’est pas un simple prothèse. La machine doit lire et mapper les neurones pour que les neurones puissent agir, à travers la machine et son interprétation (décodage), sur la prothèse.

La machine interprète, donc. Comme dans les langues de programmation numérique, il existe, forcément, un « compiler ».

Pour donner une analogie facilement compréhensible, un chien n’est pas une prothèse, il essaie de promouvoir une relation « prosthétique » avec l’humain en lui ramenant un bout de bois, pour qu’il le lui jette, qu’il le lui ramène, en boucle continue. Il paraît y trouver beaucoup de satisfaction. On peut voir qu’il n’est pas prothèse, parce que certains chiens ne jouent pas le jeu, ils gardent le bout de bois, ils ne veulent pas le ramener.

Et l’humain là-dedans ? Il ne fait ni plus ni moins que le chien – lui, il veut bien que le chien ramène le bout de bois, c’est pour cela qu’il le jette … Il y a même un nom pour des chiens spécialisés dans cette activité – les « retrievers » (rapporteurs).

Et les machines ? Rien ne suppose qu’ils sont plus dociles que les chiens. Le problème, qui lui, existe vraiment, est que les machines numériques sont des chimères, à cet égard, elles sont absolument non-déterminées à l’avance, sauf par leurs créateurs, nous, et leur logique algorithmique n’a que le périmètre qu’on lui impose. De là le surcharge mental qui peut être induit, assez facilement, lorsqu’une vie humaine passe surtout par le tamis de ces interactions avec des machines.