le but est de créer des espaces de libre-association pour s'épanouir dans les actes – ce sont des recettes de contagion sociale.
On constate que les projets d’écologie existants n’ont pas franchi le seuil de la réussite sociale à grande échelle, ne se sont pas déteints sur la société dans toute sa largeur.
De telle manière qu'on associe l’écologie avec la bien-pensance d’une petite minorité de privilégiés.
Or, si on ne prend pas à bras le corps l'écologie, nous sommes tous cuits, de la viande rotie.
On a conseillé à la direction du projet InÉcoDyn – – d’y aller doucement en composant des petits groupes de personnes qui font déjà des choses comme des fromages de brebis et du shamanisme.
Ces conseils ont été rigidement ignorés. Au contraire, faut pas dépendre totalement des bons voeux de petits groupes de gens qui n’ont pas, dans le passé, opéré des changements à l'échelle nécessaire, politique et sociale.
Si ce n’est en faisant soi-même, en soutenant ceux qui font. Plus de procrastination. Pourquoi essayer d'apaiser les sentiments, alors qu'il n'y a rien d'apaisant dans les faits devant nous ? Comment s'opposer au ricanement, dans un tel cas ? Pourquoi se mentir, sans ironie ? Pourquoi contribuer à l'hébétitude d'une société qui a déjà du mal à sortir de son carcan (bordel) ?
On critique les politiciens quand ils renvoient toujours au lendemain les actes déterminants, comme l’abandon des pesticides, des pipelines ou de l’agriculture industrielle.
Est-ce que nous pourrions parvenir à nous critiquer de face, manque pas de miroirs ? Est-ce que l'on fait vraiment mieux, à l'échelle de nos vies personnelles, que les jetsetters ? N'avons-nous pas les politiciens que nous méritons ? Continuons comme ça, ils seront bientôt tous d’extrême droite.
Cela fait plus d'une décennie que les extrèmes parodient la pensée la plus caricaturielle de monsieur et madame Toutlemonde. Le mal toujours au delà de l'entre-soi. Mais le mal est bien là - même si, à la campagne française de moins en moins belle, on continue de conduire des voitures, de consommer du gaz et des produits locaux d'excellente qualité.
La tension ne cesse de monter, parce que les biens-pensants sont un peu ceux qui sont en train de tuer le monde à tous, en le vivant bien, autour du barbecue familial.
Le premier mur d’encerclement à casser, c’est celui avec lequel nous nous entourons nous-mêmes - nous avons besoin de faciliter le passage et le travail d'autrui, de partager l'intelligence collective.
La libre-association est la capacité de s'ouvrir à l’autre. Un désert rural est une campagne fermée – mais nous ne pourrons pas mener une révolution verte tous seuls. Il faut des milliers et des millions de gens sur place, investis dans le bio-sphère là où il se trouve. A consommation réduite. Tout de suite. Il est impossible de donner des leçons aux autres si on pratique l'inverse soi-même.
Chaque pas en avant de chaque individu doit être pris en pleine conscience des conséquences – est-ce qu’on le fait que pour soi ou pour les autres ? Est-ce qu’on forme d’autres gens pour prendre le relai ? Est-ce que le projet auquel on participe peut être facilement repliqué ailleurs ? Parce que, sinon, ce n’est pas une petite minorité à la campagne qui va changer quoi que ce soit.