mercredi 7 avril 2021
On qualifie parfois ces processus de « résilients », mais « régénérateurs » serait sans doute plus approprié. Or la résilience, bien qu’elle soit l’une des plus grandes facultés de la nature, est un processus passif, qui implique d’être capable de se relever après un assaut. La régénération, en revanche, est un processus actif, où l’humain peut participer pleinement à l’épanouissement de la vie sous toutes ses formes.
J’ai l’idée de préparer une présentation-sujet chaque jour – cela s’appelle un « papier » ou un « article d’opinion ». Cela pourrait agir comme base pour un débat, chaque jour, où on détermine les bases pour une prise de position commune.
Là, par exemple, le sujet du jour dans « La Terre au Carré » traite des aspects écocidaires de notre monde dans un cadre juridique qui ne permet pas de s’adresser aux vrais problèmes. Le « délit d’écocide » dans la nouvelle loi du climat n’est pas compatible avec la crime d’écocide en train de se définir au niveau international. Bref, il n’y a pas de « petit écocide » - ce serait comme dire « un petit mort » pour décrire la mort d’un individu.
Il y a les espèces protégées – qui est une définition anthropocentrique, vaudrait mieux des milieux naturels protégés ou des écosystèmes protégés.
Un interlocuteur dispute cette idée un peu plus – il dit que nous tous faisons partie des écosystèmes et que ce sera nous, l’espèce protégée un jour. Qu’il faut considérer notre symbiose.
La juriste se relance sur les signes d’espoir au Québec, où les nations premières ont pu établir certains droits de défense de la nature dans leurs territoires ancestraux. « Le citoyen connaît son territoire », on dit.
J’en suis très douteux. On mélange une chose avec l’autre, là. Qui dit que les gens locaux vont mieux faire que les gens d’ailleurs ? La pratique de la loi, jusqu’à là, en France spécialement, suggère que la victoire ira à ceux qui ont plus de ressources – des moyens qui serviront à payer pour le travail des avocats. Cela ouvre un autre aspect – l’économie de l’attention. Non seulement est-ce que les gens plus pauvres auront moins de temps et d’attention disponibles, mais il y a aussi la question « sur quoi est-ce qu’on est attentif ? ». Dans le cas d’un territoire, par exemple, on ne donnera priorité d’être attentif au territoire que dans la mesure qu’on le parcourt dans un contact interdépendant (symbiotique) ou que les conséquences territoriaux se font sentir chez soi.
Cela donne lieu à : « ils parlent de la fin du monde mais pour moi, c’est la fin du mois qui compte ».
Pour les peuples premiers du Canada, c’est parce qu’ils parcourent leurs territoires en chasseur-cueilleurs qu’ils peuvent représenter les intérêts de la nature. Ceux qui s’affilient à la lutte sont souvent des gens qui ont, eux aussi, des héritages de vie et de tradition, ou d’autres gens encore qui se font un métier dans l’écologie.
Cela laisse la vaste majorité des gens dans un pays industriel non-investis - sédentarisés dans le monde artificiel.
Je propose que le schéma d’économie d’attention doit être reformaté pour qu’il y ait un vrai investissement populaire et intellectuel au sujet de notre engrenage au naturel.
Pour que les gens y prêtent attention, on cherche de multiples rattaches, capables de se générer dynamiquement. Les échelles : locales, nationales et internationales doivent s’articuler fonctionnellement. Sans quoi, on rique de se trouver dans une situation de non-participation démocratique.
Bon, j’espère que l’exposition est claire. Il est maintenant possible d’en faire une synthèse – une solution synthétique.
notons que trois pour cent du vivant échappe à nous, maintenant, et que nous avons beaucoup de chemin à rattraper pour que le coeur et le poumon de notre planète se remettent de leur maladie - nous et nos méthodes.